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Dégâts de gibier sur vos plantations : que faire ?

Vous êtes de plus en plus nombreux à nous signaler des dégâts occasionnés par du gibier sur vos plantations d’arbres et de haies.

Comment identifier l’animal responsable ?

Photo chevreuil

Les chevreuils : responsables d’importants dégâts sur les plantations

. Jeunes plants broutés :
–          Si la blessure est mâchonnée, il s’agit de chevreuil ou de cerf,
–          Si la coupure est nette, il s’agit de lapin ou de lièvre.

. Tiges de 1 à 6 cm de diamètre écorcées :
–          Par rongement (traces de dents), ces blessures sont en quasi-totalité occasionnées par le petit gibier (lapins, lièvres…),
–          Par frottis (lambeaux d’écorce arrachés), ces dégâts sont causés par les cervidés mâles (cerfs et chevreuils) qui frottent les troncs avec leurs bois.

. Tiges de 10 à 15 cm de diamètre écorcés : les responsables sont souvent les cerfs, qui prélèvent de grands morceaux d’écorce, qu’ils consomment ensuite.

Photo

Dégâts occasionnés par des sangliers

Certaines jeunes plantations peuvent également subir des dommages causés par des sangliers. Dans ce cas, les dégâts les plus visibles sont sur le paillage qui est “retourné”. Quelques plants peuvent également être déracinés.

Que faire ?

–          L’installation de protections individuelles : ces filets en plastique mesurent entre 0,60 et 1,20 m de haut et 15 à 30 cm de diamètre. Ils doivent être systématiquement maintenus par des tuteurs (tuteurs fins type « bambous » passés au travers des mailles ou agrafés à un ou deux piquets) et être suffisamment solides pour résister aux assauts des cervidés. La pose de telles protections augmente significativement le coût de la plantation, ainsi que son empreinte sur l’environnement. Le prix de la fourniture et de la pose varie entre 2 et 3 euros l’unité. Ce tarif n’intègre pas l’enlèvement nécessaire des filets quelques années plus tard. Il existe également des protections biodégradables, mais plus onéreuses.

–          L’engrillagement : il permet d’obtenir une protection intégrale de la plantation. Le prix de revient est en moyenne de 12 euros HT du mètre linéaire. Il est habituellement réservé aux boisements en plein.

–          La clôture électrique : elle comporte 3 à 4 fils, dont le dernier est un ruban visible électrifié placé à 1,5m de haut. Cette méthode montre de bons résultats sur les haies clôturées de part et d’autre (ce qui n’est pas le cas pour les boisements où le chevreuil parvient à traverser).

D’autres techniques, plus « artisanales » ou restant à valider, peuvent être mises en place sur des “petites” plantations :

Photo plantation

Jeune haie entourée de ficelles bleues

–          Des ficelles agricoles bleues peuvent par exemple être installées autour des plantations. Le chevreuil, dont la vision est dichromatique, distingue fortement ce qui est bleue et jaune et en a peur. En revanche, il ne perçoit pas le vert et le rouge.

–          L’huile de cade vraie aurait un effet répulsif intéressant.

–          Des cheveux (récupérés chez le coiffeur par exemple) peuvent également être répandus sur les plantations. L’odeur humaine qu’ils dégagent agirait aussi comme un répulsif.

Comment sont régulées les populations de gibier ?

Depuis 1979, les plans de chasse sont obligatoires. Ils sont pris par arrêté du Préfet de chaque département, après avis de la commission départementale compétente en matière de chasse et de faune sauvage, en cohérence avec le Schéma Départemental de Gestion Cynégétique. Il est établi pour une période pouvant aller jusqu’à 3 ans, révisable annuellement. Pour les départements de la Charente-Maritime, des Deux-Sèvres et de la Vienne, les propriétaires sont tenus d’abandonner leurs droits de chasse aux Associations Communales de Chasse Agrées (ACCA) – sauf les propriétés de plus de 20 ha en Charente-Maritime et Deux-Sèvres et 40 ha dans la Vienne, qui peuvent être exclus du territoire de l’ACCA à la demande du propriétaire. En Charente, il existe des sociétés de chasse qui remplissent quasiment les mêmes fonctions que les ACCA.

Ces dégâts croissants, qui engendrent des surcoûts et ont un impact sur l’environnement, laissent penser que l’équilibre entre la capacité d’accueil du milieu et le nombre d’animaux se dégrade. Espérons que les organismes compétents en la matière sauront prendre les décisions qui conviennent.

Si vous connaissez d’autres techniques permettant de protéger efficacement les plants, vous pouvez nous faire part de votre expérience.

 

Sources : Prom’Haies et « Bois et forêts de Poitou-Charentes » numéro spécial « Forêt et faune sauvage », CRPF, n°82, 2ème trimestre 2013