Le déclin inquiétant des populations d’oiseaux met à nouveau en évidence la nécessité de l’agro-écologie
Deux études, récemment menées par le Museum d’Histoire Naturelle sur tout le territoire français et par le CNRS à l’échelle locale, (de manière indépendante) présentent un bilan inquiétant : en 17 ans, un tiers des oiseaux ont disparu des campagnes françaises.
L’information a largement été relayée dans la presse nationale ; en témoigne l’article de Stéphane Foucart, paru dans le journal Le Monde, du 21 mars 2018 : “En 15 ans, 30% des oiseaux des champs ont disparu”.
Disparition des zones refuges (jachères, haies…) et des ressources alimentaires (insectes, graines et fruits sauvages) : tout est lié… C’est la qualité globale de l’écosystème agricole qui se détériore, comme l’explique l’article du Journal du CNRS : “ Où sont passés les oiseaux des champs ?” : « D’autres études montrent que les subventions pour les prairies et les haies sont également favorables à la biodiversité et donc, là encore, au maintien de la productivité des parcelles. Désormais, les acteurs du monde agricole doivent se saisir de ces outils et changer leurs pratiques à grande échelle. ». En effet, comme le précise Frédéric Jiguet, professeur de biologie de la conservation au Muséum, dans l’article du Monde : « Que les oiseaux se portent mal indique que c’est l’ensemble de la chaîne trophique [chaîne alimentaire] qui se porte mal. Et cela inclut la microfaune des sols, c’est-à-dire ce qui les rend vivants et permet les activités agricoles. ».
D’où la conclusion du même article : « Ce n’est pas un problème d’agriculteurs, mais de modèle agricole : si on veut enrayer le déclin de la biodiversité dans les campagnes, il faut en changer, avec les agriculteurs.»